Ouvrir les lieux de recherche
Vous vous intéressez à la diffusion des connaissances et des savoirs et vous avez déjà organisé des speed-cherching entre des chercheur∙se∙s et le grand public. Le contact s’est très bien passé, et vous souhaitez peut-être aller plus loin. Ouvrir les lieux de recherche peut être une solution. En effet, une plongée dans les coulisses du monde de la recherche se révèle alors passionnante et éclairante sur la réalité d’un travail de recherche. Mais pour cela, encore faut-il en détenir les clés. Si vous n’êtes pas chercheur∙se∙s, vous pouvez essayer de sensibiliser vos professeur∙e∙s ou des doctorant∙e∙s à la démarche afin qu’il∙elle∙s vous soutiennes.. Voici quelques idées dont vous pouvez vous inspirer.
Faire visiter un laboratoire
Ouvrir les lieux de recherche, c’est notamment permettre la visite des laboratoires de recherche. La découverte du cadre dans lequel les chercheur∙se∙s travaillent est importante car elle permet de mieux se rendre compte de la réalité de leur travail. Lorsque l’on évoque le mot « laboratoire », l’imaginaire collectif a tendance à l’associer à « éprouvette », « microscope » et « blouse blanche ». Cependant, les laboratoires sont aussi différents que les spécialités qu’ils hébergent. On peut penser au-delà de la biologie, de la physique et de la chimie, à toutes les autres disciplines telles que les sciences humaines et sociales. Vous pourrez par exemple faire découvrir les laboratoires des archéologues. Ouvrir un laboratoire de recherche au public lui permettra justement de mieux appréhender le travail qui s’y déroule.
Présenter des objets pour appréhender le quotidien des scientifiques
Plusieurs objets sont utiles à la recherche. Les présenter peut permettre de faciliter le contact avec le public. À travers la présentation d’un objet auquel il∙elle a recours dans son travail, le∙la chercheur∙se peut raconter le processus plus global de la recherche. À quel moment intervient l’objet dans celui-ci ? Dans quel but ?
Plusieurs « objets » peuvent ainsi être présentés.
Soit, vous pouvez présenter les objets utilisés pour rechercher : par exemple un⋅e archéologue, peut présenter une truelle, petite pelle à main, qui est à la base de sa recherche.
Soit, vous pouvez présenter les objets qui permettent de retracer l’activité d’un⋅e chercheur⋅se, pour illustrer leur quotidien. Prenons des exemples : des billets d’avion peuvent témoigner de l’importance des rassemblements internationaux et autres colloques et qui font partie du métier de chercheur⋅se ; un dossier de subvention permet de saisir les réalités budgétaires qui pèsent sur une recherche et les moyens de la financer ; un brouillon d’un article pour une publication scientifique (souvent en anglais) sera l’occasion d’expliquer le fonctionnement de ces publications et l’importance que cela revêt pour un∙e chercheur∙se, etc.
Faire visiter un terrain
À côté du laboratoire, le travail de terrain peut, dans certains cas, s’adapter parfaitement à des objectifs de diffusion des connaissances. Une visite sur un site de fouilles archéologiques pourra, par exemple, permettre de découvrir une dimension de l’activité de recherche dans cette branche, qui aurait été plus difficilement à transmettre lors d’une conférence ou même lors de la présentation ultérieure des objets dans le cadre d’une visite de laboratoire.
Vous l’aurez compris, les possibilités sont multiples et servent de base à l’instauration d’un dialogue entre les scientifiques et les visiteur∙se∙s. C’est dans ce dialogue que réside l’intérêt de cette forme de diffusion des connaissances.
Proposer des stages en immersion
Un stage en immersion au sein d’un laboratoire peut être un excellent moyen de faire connaître la réalité du travail d’un∙e chercheur∙se puisqu’il offre l’avantage de la durée et ne s’accompagne pas de la logistique souvent lourde que nécessite l’événementiel.
Bien sûr, cela ne se prête pas à tous les publics mais cela peut se révéler particulièrement efficace avec une cible scolaire (le public étudiant inclus).
Ainsi l’association Paris-Montagne propose, dans le cadre d’un programme appelé Science Académie, de faire découvrir à un∙e lycéen∙ne la réalité du travail d’un∙e scientifique en organisant des stages gratuits de trois à cinq jours dans un laboratoire pendant les vacances scolaires.
Par ailleurs, l’association centralise les candidatures des lycéen∙ne∙s et leur propose des laboratoires en fonction des disponibilités.
Ensuite, une convention de stage est établie entre les trois parties (le∙la lycéen∙ne, l’association et le laboratoire représenté par son∙sa directeur∙rice).
Si vous êtes vous-même jeune chercheur∙se, vous pouvez vous impliquer en devenant tuteur∙rice en accueillant un∙e stagiaire. En tant que tel∙le vous êtes libre de définir le programme du stage.
Voici quelques conseils pour que l’expérience soit enrichissante :
- Vous pouvez confier au∙à la stagiaire un « mini projet » de recherche à mener, ou lui proposer de vous suivre dans vos activités quotidiennes. L’idée n’est pas de donner une image idéale ou palpitante des sciences en proposant des dizaines de manipulations ou d’expériences mais de le faire participer aux tâches habituelles du service : participation à des réunions, visite dans une bibliothèque…
- La connaissance des réelles conditions de travail est importante car elle montre une réalité (avec ses défauts) qui développera aussi l’analyse et l’esprit critique du∙de la stagiaire.
- Intégrez au maximum le∙la stagiaire dans la vie du laboratoire. Des moments de connaissance plus informels comme le temps de repas en commun avec des collègues lui permettront d’obtenir d’autres points de vue sur la réalité du laboratoire.
C’est aussi l’occasion de rencontrer et de découvrir d’autres professions que celle d’enseignant∙e-chercheur∙se. Les technicien∙ne∙s, peu mis∙es en avant dans les actions de communication scientifique, sont pourtant essentiel∙le∙s à la bonne marche d’un laboratoire et peuvent eux∙elles aussi susciter des vocations.
Valoriser la démarche
À l’issue de leur stage, vous pouvez demander aux élèves de réaliser un poster pour le présenter ou un aspect qui les as particulièrement intéressé.
Si vous êtes doctorant∙e, vous pouvez de votre côté, valoriser cette démarche d’accueil d’un∙e stagiaire en obtenant des crédits pour votre diplôme. La période de stage devra alors être complétée par une brève formation à la vulgarisation scientifique proposée par l’association Paris-Montagne.
En conclusion, toutes ces démarches visent à éclairer sous un autre jour les relations entre les sciences et la société, en démythifiant le travail du∙de la chercheur∙se et en renouant avec la société civile.
Toutes ces démarches visent à éclairer sous un autre jour les relations entre les sciences et la société, en démythifiant le travail du∙de la chercheur∙se et en renouant avec la société civile.