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Fiches pratiques

Organiser un speed-cherching

La diffusion des savoirs n’est pas vouée à être un processus fastidieux qui prend la forme d’un cours magistral. Elle peut aussi être encore plus interactive qu’un partage de connaissances verticale par le biais d’articles ou d’émissions radios. En effet, vous pouvez faire dans l’originalité et dans le ludique, en organisant un speed-cherching. Quelques tables, des chercheurses, un public, un chronomètre et une sonnette et le tour est joué. Organisé sur le modèle du speed-dating, le speed-cherching permet à un petit groupe de personnes de discuter en tête-à-tête avec une chercheurse.


L’objectif

Dans quel but organiser un speed-cherching ? Il s’agit de susciter la curiosité du public et d’établir un échange personnel entre scientifiques et non-scientifiques.


La méthode

Le speed-cherching est facile à mettre en œuvre puisqu’il ne nécessite pas de matériel particulier. Il peut se dérouler dans tout type de lieux (un hall d’accueil, une salle, un bar, etc.), seul ou en complément d’un autre événement (portes-ouvertes dans un laboratoire, ateliers d’expérimentation, etc.).

La mise en scène a toutefois son importance. En effet, les personnes non-scientifiques doivent faire le premier pas et choisir de s’asseoir à la table d’une chercheurse. Pour faciliter cela, vous pouvez essayer de créer un climat de confiance, en utilisant par exemple les codes visuels du speed-dating : lumière tamisée, ambiance cosy, etc.

Pour trouver des participantes, le plus simple est de tirer parti de votre situation dans les établissements d’enseignement supérieur pour impliquer les personnes qui produisent les connaissances (qui peuvent être des enseignantes-chercheurses, des doctorantes voire des étudiantes de master réalisant des travaux de recherche). Elles sont en effet les mieux placées pour vulgariser leurs travaux et n’attendent généralement que d’avoir l’occasion d’en parler. Le speed-cherching peut ainsi être un moyen pour elleseux d’en discuter avec le grand public.


Le déroulement

LE PRINCIPE

Un groupe de personnes s’installe à la table d’une chercheurse avec lequel∙laquelle il dispose de quelques minutes pour échanger. Un signal sonore indique la fin du « round ». Le groupe doit alors se déplacer vers une autre table pour rencontrer une nouveauelle chercheurse.

LA DURÉE

Afin d’assurer un rythme dynamique, le temps imparti ne doit pas être trop long. Un échange optimal dure dix minutes : ni trop court pour permettre au∙à la scientifique d’exposer sa thématique de recherche et au public de lui poser quelques questions, ni trop long pour éviter de s’ennuyer ! La contrainte du temps va amener les chercheurses à aller à l’essentiel et à présenter de manière synthétique et simplifiée leur recherche et leur objet d’étude.

L’ANIMATION

Une personne est désignée pour animer la soirée et annoncer les changements de table en faisant retentir le signal. Elle doit s’assurer que tout le monde respecte les règles : prolonger la discussion au-delà du signal peut en effet être tentant mais il faut l’en empêcher. Car cette frustration liée à une curiosité pourra permettra l’organisation d’un temps convivial juste après le speed-cherching au cours duquel les membres du public qui ont encore des questions pourront s’adresser aux chercheurses. Humour et bonne humeur seront vos meilleures armes pour mener votre mission à bien.

LA RENCONTRE

Veillez donc à ce que les personnes qui rencontrent les chercheurses soient réparties en petits groupes, idéalement deux à quatre personnes en même temps. Le fait de ne pas être seul∙e facilite et dynamise l’échange par la multiplication des points de vue et des manières d’aborder le sujet. La taille très restreinte du groupe permet aussi plus facilement de poser des questions (ce que tout le monde n’ose pas faire lors d’une conférence-débat).

Au-delà de la transmission de connaissances, le speed-cherching est avant tout l’occasion d’une rencontre. Celle-ci permet de briser l’image dude la chercheurse enfermée dans son laboratoire et de découvrir la réalité de son travail en abordant les conditions d’exercice de sa profession ou encore son parcours. 

Dans une démarche de rapprochement entre science(s) et société, cet aspect de l’échange est tout aussi important que la diffusion des connaissances en elle-même.

DE L’ORIGINALITÉ

Enfin, vous pouvez imaginer différentes façons d’animer et d’agrémenter cette base du speed-cherching.

Par exemple, les chercheurses peuvent apporter un « totem » : un objet qu’il∙elle∙s utilisent au cours de leurs travaux ou qui symbolise leur thématique de recherche. Cet objet peut alors servir de base pour lancer la discussion, en demandant par exemple aux participantes de deviner ce que peut être l’objet, ou à quoi il peut servir. Attention toutefois à apporter un objet qui suscitera la curiosité et non l’ennui : les diagrammes et les graphiques imprimés sont, vous l’aurez deviné, à éviter…


La diffusion des savoirs

Afin de capter l’attention du public, vous pouvez utiliser d’autres formats courts qui se prêtent à la diffusion des savoirs. Voici quelques suggestions (parmi beaucoup d’autres) pour nourrir vos projets.

Vous pouvez réaliser de courtes vidéos pour présenter un concept, ou une notion de manière ludique et pédagogique. 

Si vous souhaitez organiser des conférences sur un format court, vous pouvez vous inspirer des conférences TED (Technology Entertainment Design) pour lesquelles une personnalité, une chercheur∙se, une artiste, a 15 minutes pour réaliser sa présentation.

Alors maintenant que vous avez les clefs en main, à vous de diffuser !